(Note de l’auteur : Luna n’a pas vraiment de pouvoir si ce n’est sa capacité à changer de forme, mais cette transformation étant assez spéciale, j’ai décidé de détailler cette particularité dans une partie distincte des autres informations)

Luna a la capacité de passer de sa forme animale à sa forme humaine. La forme qui se « repose » guérit progressivement de ses blessures et satisfait ses besoins selon un système de balance, par exemple si la forme au repos est rassasiée, la forme active, quant à elle, aura faim.
Ce pouvoir peut paraître pratique par moments, mais c’est en fait plus compliqué que ça en a l’air… Luna abrite en fait en elle une autre personnalité, Raphaelle, qui se manifeste sous sa forme humaine et qui possède sa propre personnalité, mais la louve étant plutôt intolérante, possessive et égoïste, elle exploite son endurance supérieure à l’humanoïde pour restreindre le plus possible le temps de liberté de cette dernière.

Ce pouvoir peut se déclencher sous trois conditions : en cas de fatigue trop importante de la forme active, en cas d’accord entre Luna et Raphaelle ou bien si la volonté de la forme au repos est suffisamment élevée.

Enfin, si le moral de Raphaelle venait à tomber trop bas, Luna, dans des cas extrêmes, pourrait en profiter pour temporairement reprendre le contrôle de ce corps humain, disposant ainsi d’une partie de sa force habituelle et ce quel que soit l’état de la forme de louve. Mais Raphaelle n’ayant pas de corps dans ces cas-là, elle finirait par réexpédier Luna dans son corps d’animal avant une minute sans quoi elle mourrait, entraînant sa cohabitante avec elle.

En observant la Lune, vous vous interrogez ce soir… De quel spectacle êtes-vous témoin ? Quel est cet astre qui, bien que luisant, éclipse l’éclat habituel de la nuit ? Votre imagination aurait-elle déformé un innocent nuage au point de le rendre si fascinant et terrifiant à la fois ? En entendant ce nuage blanc hurler, vous comprenez qu’il s’agit en fait d’un énorme loup blanc, et malgré la distance qui vous sépare, vous n’avez aucun mal à imaginer que le garrot de cet animal pourrait bien s’élever à plus de deux mètres. Avec de telles proportions, sa gueule n’aurait guère de mal à vous découper en deux si la bête le souhaitait. Mais vous ne prêtez déjà plus attention à cette apparence puissante, vous êtes hypnotisé par la blancheur et la beauté de son pelage, vous aimeriez même le toucher, et vous l’auriez déjà fait si ces yeux péridot ne vous avaient pas pétrifié par leur regard glaçant.

Soudain, la créature s’enveloppe de lumière juste sous vos yeux, tel un soleil naissant. À votre grande surprise, cette lumière ne vous aveugle pas, elle semble chaleureuse, apaisante, c’est comme si elle vous invitait à la regarder sans que vous ayez à vous cacher les yeux à cause de son éclat. Dans cette lumière, vous distinguez une forme ovale, pas très clairement mais vous pouvez à peu près en voir les contours.

En disparaissant, cet « œuf » laisse à la place de l’animal une jeune fille infiniment moins menaçante. Son teint pâle vous laisse imaginer à quel point cette demoiselle doit être fragile, et la blancheur de sa peau est encore plus accentuée par ses habits noirs : une robe à corset mettant en valeur sa poitrine autant que sa taille, un chapeau serre-tête raffiné sur lequel est délicatement attachée une petite rose ainsi qu’un ras-du-cou en dentelle muni d’un ruban. Les cheveux de cette petite princesse semblent avoir été inspirés par le soleil, blond et très clairs, si clairs que l’environnement pourrait presque se refléter dedans, en outre, ils sont aussi très longs et ont l’air aussi doux que de la soie. Ses yeux noisette et son petit visage légèrement souriant semblent vous inviter à vous rapprocher. N’ayant pas oublié l’apparence brutale qui se cachait derrière cette charmante adolescente, vous avancez prudemment.

Vous commencez à discuter, tous les deux. La jeune fille semble beaucoup vous respecter bien qu’elle vous connaisse à peine et elle se montre d’une politesse sans égale, comme si le langage familier lui était totalement étranger. Toujours très souriante, elle rit sincèrement à chacune de vos plaisanteries, même les moins drôles, comme si elle récompensait votre audace plutôt que de vous enfoncer. Elle accompagne chacune de ses paroles de petits gestes, comme si tout son corps parlait en même temps que ses lèvres, mais contrairement aux autres femmes qui se forcent à gesticuler et à rire, chez celle-ci, cela vous parait sincère, naturel, elle ne fait pas semblant. Amicale, joyeuse, aimable, cette personne vous met à l’aise, vous la trouvez très agréable.

Mais tout à coup, son visage s’assombrit, le sourire qu’elle avait depuis le début disparait brusquement. Auriez dit quelque chose qui aurait pu la vexer ? « Elle revient… » Dit-elle alors d’une voix désolée. Puis elle tombe à genoux en se tenant la tête, elle a l’air de beaucoup souffrir, que lui arrive-t-il ? Vous vous approchez d’elle, inquiet, mais elle vous repousse avec une force surprenante. Lorsque vous croisez à nouveau son regard, ses yeux changent peu à peu de couleur, passant du marron au vert. Peu de temps après, l’œuf que vous aviez vu plus tôt réapparait, recouvrant la demoiselle. La forme est identique mais cette fois-ci, le réceptacle est plus noir que le jais. La lumière chaleureuse de tout à l’heure s’est transformée en masse sombre dont s’échappe un vent puissant et glacial.

Une fois cette ombre ovale disparue, vous vous retrouvez à nouveau devant l’énorme loup. Celui-ci s’avance lentement, penchant sa tête démesurée vers vous, vous rappelant à quel point vous êtes petit et impuissant face à lui. Vous êtes surpris lorsqu’elle commence à parler, oui, « elle », car d’après sa voix, il s’agirait en fait d’une louve, bien que vous ne soyez pas habitué à entendre des animaux parler. Contrairement à la jeune fille, cette bête n’a pas l’air très amical, ses parole ne sont faites que de haine et de violence. Elle se montre oppressante et semble rire de votre vie éphémère ainsi que de la futilité de votre misérable existence. Mais vous faire traiter comme un être éphémère vous fait réagir, si elle prétend être si âgée, pourquoi est-elle encore en test dans ce monde ? En réponse, la louve montre ses crocs et s’approche soudainement de vous en ne laissant que quelques centimètres vous séparer. Après vous avoir intimidé, elle se recule un peu avant de rire. « Tu as du culot, humain... Pour récompenser ton courage, ou plutôt ta stupidité, je vais te raconter une histoire. »

Il y a bien longtemps, plusieurs siècles auparavant, lors d’une nuit baignée par la lumière de la pleine Lune, un gigantesque œuf dont la couleur rappelait celle du ciel nocturne fit son apparition au cœur de l’immense forêt de Naelia. Chaque soir, Dame Lune, de son éclat, couvait l’œuf comme s’il s’agissait du sien. Une nuit, l’œuf finit par éclore, libérant de sa coquille un loup à la taille déjà impressionnante pour un nouveau-né.
La bête vivait d’elle-même, elle se nourrissait de la chasse et de fruits qu’elle trouvait, évitant autant que possible le contact avec les humains, elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi elle pouvait prendre l’apparence de ces faibles créatures, mais il fallait avouer que cette forme possédait néanmoins quelques avantages.

Constamment en quête de survie, elle trouva un grand œuf blanc qui lui évoquait quelque chose, mais sans prêter attention à ses sentiments, elle brisa la coquille pour chercher la nourriture à l’intérieur, mais à sa grande déception, le réceptacle était vide. L’animal passa son chemin, loin de se douter que ce pillage qui semblait n’être qu’une anecdote de son passé aurait un impact sur son avenir.

Plus tard, comme tout autre esprit, Luna fut liée à un humain, un érudit d’une quatre-vingt-dizaine d’années. Alors à peine moins âgée que lui, la louve était pourtant encore jeune et apprit beaucoup de cet homme qu’elle considérait comme son mentor. Le sage semblait être privilégié, car pour la première fois, Luna respectait et protégeait un humain, motivée par sa soif de savoir.

Un jour, en rendant visite au vieil homme, elle le vit allongé sur le côté, un couteau dans son torse et son sang sur le sol. Son âge avancé ne lui permettant pas de profiter de sa seconde vie, le vieillard avait préféré tenter de se donner la mort sans plus attendre. Mais il respirait encore et ses forces diminuées ne lui permettaient pas de mettre fin à ses souffrances de lui-même. « Est-ce vraiment là ce que vous désirez, Monsieur ? » lui demanda l’esprit d’une voix pleine de regret. L’humain hocha légèrement et faiblement la tête, et la louve, compréhensive, planta ses crocs dans le cou du sage, sachant très bien que ce geste aurait plus tard de graves conséquences, mais elle ne supportait pas de voir cette personne souffrir.

En punition pour avoir achevé l’humain auquel elle était liée plutôt que d’avoir tenté de lui porter secours, la bête dû accueillir en elle un autre esprit né prématurément et dont l’existence de son corps avait été compromise des années auparavant.
Raphaelle, l’esprit qui grandissait dans un œuf de lumière, était, depuis que sa coquille avait été brisée, condamnée à posséder des corps sans vie et des objets inanimés. Mais depuis ce jour, on la lia à la forme humaine de Luna. Et pour s’assurer que la louve laisse agir l’humaine, on leur imposa une autre contrainte : l’un des corps aspirera l’énergie de vitale de l’autre pour forcer le second à laisser la place au premier.

Raphaelle était ravie de pouvoir enfin se mouvoir « librement » bien qu’elle soit limitée dans le temps par Luna. Elle avait déjà pardonné à la louve, car après tout elle était encore en vie et elle préférait bien s’entendre avec sa « cohabitante », mais elle trouvait son jugement injuste pour son « crime », elle ne comprenait pas pourquoi agir selon la volonté de cet humain lui a valu une punition.
Quant à Luna, elle comptait bien récupérer la deuxième moitié de son corps. Mais elle voyait l’autre esprit vivant en elle à la fois comme un obstacle à cet objectif mais aussi comme une de ses semblables, la tâche était donc loin d’être simple.

Plus tard, elle sera liée à un autre humain pour se rattraper. Ça sera sa dernière chance… Avant que Raphaelle ne prenne le contrôle total de son corps…

Schizophrénie powa *o*
Je tiens à préciser que Raphaelle fait partie du personnage et qu’elle n’est donc pas un PNJ.
Pour vous donner une idée de la taille de Luna (pour ceux qui ne comprennent pas quand je parle de "garrot") en gros le haut de son dos s'élève à deux mètres, c'est un loup avec la taille d'un grand dada '-'