«
Naren Seria… c’était lui mon "allié", celui qui m’aiderait à accomplir cette quête pour obtenir un "je ne sais quoi de plus"… Pourquoi m’étais-je inscrite ?! Cela n’avait aucun fichtre sens et me voilà, moi ! Une fillette de 10 ans, dans une aventure ! Bientôt miniaturisée qui plus est !
J’aurais dû faire comme d’habitude, lire et passer mon chemin. Au lieu de cela j’avais pris ma plume et avais marqué mon nom… que m’était-il passé par la tête ? Que je pouvais gagner ? Moi ? Une petite fille pas plus haute que trois pommes ? Même avec un géant comme partenaire je perdrais, j’ai toujours été un fardeau…
Que ce soit de par le passé ou le présent, je n’ai jamais fait que porter le malheur à mon entourage, famille ou/et proche…
Le deuxième groupe avait-il déjà entamé son périple ? Je ne le savais point, il me serait impossible de le savoir avant d’être sorti de cet endroit… encore fallait-il y être entré…
Eh bien oui, depuis tout à l’heure je me trouvais devant cette porte, les yeux vides de sens, ne sachant que faire… avancer ? Renoncer ? Qu’allait-il se produire ? Si… si j’entrais dans ce monde la première, si ce monde issu de mon inconscient… se révélait être horrible, cela vaudrait dire que je serais pleinement un monstre, moi, une anomalie de la vie ?
J’étais effrayée par cette seule pensée, figée sur place, prisonnière de la peur…
« Comment peux-tu savoir que c’est mal alors que tu n’as jamais essayé ? »
Cette phrase… Maman… décidément tu es (partout ? xD) toujours là pour me soutenir…
Elle avait raison, je devais aller de l’avant ! De toute façon comme j’étais… enfin voilà je ne pouvais faire que cela.
Je fis donc un pas, puis deux, puis trois, ouvrit le portail, qui grinça lorsque je le poussai, et entrai dans cet univers…
J’avançais, les yeux clos et les bras croisés, pour me rassurer, c’était stupide, idiot et sans raison d’être, mais cela marchait, et c’était tout ce qui comptait
Je me sentis soudain baigner dans une lumière divine, dans une chaleur exquise, c’était tellement bon que cela devrait être interdit. J’ouvris alors mes yeux, c’était magnifique. Déjà que d’habitude tout me semblait gigantesque, là, chaque pas me rendait plus petite à mes yeux. Les cailloux étaient monumentaux, les brindilles paraissaient toucher les nuages, les flaques d’eau étaient lac, que dire qu’autres ?! Ce monde était extraordinaire… et encore… ce mot est bien faible par rapport à la "réalité".
Mais bon, nous n’avons pas de temps à perdre ! Je scrute les environs du regard, à droite, à gauche, rien… pas la moindre présence "humaine" dans les parages… voilà qui troublant…
Mon partenaire aurait-il atterri autre part ? Fallait-il le chercher ? Où Partir ? Au nord ? Au sud ? D’ailleurs, où est le nord ? Je redresse la tête en direction du ciel pour voir si rien n’a échappé à mon attention. Rien, en effet.
Mais, j’y pense j’ai mon carnet pour m’aider à le contacter !
« Bien évidemment, les pouvoirs sont supprimés…»
Flûte ! J’avais oublié ce petit détail ! Tssss je n’aime pas ne pas savoir quoi faire… ceci est ennuyant, je dirais même plus : ceci est contrariant !
Dans ce genre de situation, que me restait-il à faire ? Et bien commencer seule, avancer, laisser mon instinct guider mes pas. Et c’est ce que je fis. Pas après pas, je m’engouffrais dans ce qui devait être, et j’essayais de ne pas trop y penser malgré mon enthousiasme inhabituel, une nouvelle aventure.
Peu à peu, je me mis à courir, oui moi, courir ! Incroyable non ?! Je me sentais enfin vivre, et il avait fallu que tous ces malheurs rendent mon passé effroyable pour arriver à cela.
Tout droit, ne pas regarder en arrière, voilà ce que je devais faire. Et durant mon interminable course, je me mis à réfléchir sur le genre de lieu où nous nous trouvions (je dis "nous" car, et cela au moins je le savais, il y avait aussi mon coéquipier), c’était éclairé, frais et agréable, nous devions nous trouver dans un champ. Mais au fil et à mesure que je fondais mon hypothèse, quelque chose d’inattendu vint troubler ma réflexion.
Ce qui tout à l’heure était soleil et gaieté c’était transformé en crépuscule et inquiétude. Le temps serait donc passé si vite ?! Je me retournai pour voir, non, à travers les feuilles les rayonnements du soleil étaient encore visibles… alors où me trouvais-je ?
Je m’assis à même le sol, et débutai mon analyse. Il y avait de nombreux arbres tous plus hauts les uns que les autres, dont d’ailleurs je ne voyais pas la fin, une obscure clarté enlaçait ces lieux de ses longs bras, on trouvait de nombreux champignons, tandis que le sol était recouvert d’un tapis de feuilles mortes. Cela ressemblait fort à…à… oh non ! Pitié (je me levai) ! Pas…une…
forêt.
Pourtant, tout concordait ! Les lieux, l’odeur (je n’en avais pas parlé mais elle avait radicalement changée) ainsi que tous les autres éléments ramenaient à un bois. Ce qui voulait dire que j’étais tout d’abord arrivée à la lisière de la forêt.
Déjà que lorsque que j’étais petite (âge) j’avais une peur bleue de cet endroit alors à présent que j’étais petite de taille !
La peur s’empara de moi, je me mis à paniquer, reculer, une toute autre expression s’afficha sur mon visage.
Soudain, quelque chose de gluant et collant me saisit, et faute de mettre débattue, je me rendis bien assez vite qu’il s’agissait… d’une toile. Mais s’il y avait une toile, il devait y avoir une araignée ! Une araignée affamée qui guettait sa proie qui deviendrait son déjeuner !
Des larmes commençaient à couler sur mes joues, suivies par des plus grosses, et entre deux sanglots, je fis ce que j’avais rarement fait :
« Quelqu’un ! A l’aide ! Au secours ! »